dimanche 24 mars 2013

L'homme à l'envers

"Laisser les loups vivre en liberté dans le Mercantour, c'était une belle idée, dans l'air du temps. Ce n'était pas celle des bergers et, quelques mois plus tard, la révolte gronde.
Mais est-ce bien un loup qui tue les brebis autour du village de Saint-Victor ? Les superstitions resurgissent  un bruit se propage : ce n'est pas une bête, c'est un loup-garou... Lorsqu'une éleveuse est retrouvée égorgée das sa bergerie, la rumeur tourne à la psychose. A Paris, le commissaire Adamsberg guette les nouvelles de la Bête du Mercantour : "Comme des tisons, mon gars, comme des tisons ça fait, les yeux du loup, la nuit." "

A quoi reconnait-on un loup-garou en plein jour ? Il n'a pas de poils, car il les porte "en dedans", et il retourne sa peau à l'envers la nuit, c'est pourquoi on l'appelle l'homme à l'envers.
J'ai relu ce livre il y a peu. A l'époque de ma première lecture, j'avais une "période Vargas", et je pense qu'il en faudra peu pour que jy retombe. Fred Vargas est l'un de mes auteurs préférés.  A ma première lecture, je n'avais pas trouvé la solution, j'aurais pu la découvrir en même temps qu'Adamsberg si je n'avais pas eu cette "impatience de lecture", si je m'étais arrêtée pour réfléchir en même temps que lui. Cette fois à la deuxième lecture, je me suis amusée à voir les indices, dès le début du roman, c'est un plaisir que je découvre presque, car je n'ai pas l'habitude de relire, surtout les policiers. Cette fois, j'en avais envie et je ne le regrette pas, le plaisir est différent, mais tout aussi grand.
Avec des personnages qui parlent peu, et un langage assez fleuri, Vargas nous plonge dans une ambiance particulière, celle des montagnes, où le berger seul avec son troupeau durant de longues journées perd l'habitude de parler. On s'attache vite et facilement aux personnages, qui sont tous plus ou moins "originaux", décalés, en dehors de la pensée commune. Vargas a réussi à réunir sans qu'on s'en étonne outre mesure une éleveuse qui jure comme un charretier, un vieux berger emblématique, un jeune homme noir, prince d'Afrique, qui apprend le dictionnaire, Camille une compositeur de musique et plombier qui lit le "Catalogue de l'outillage professionnel" pour se détendre, un canadien expert en grizzlis venus étudier les loups du Mercantour, et le commissaire Adamsberg, si particulier, si difficile à résumer que je ne m'y risquerais pas.
Avec ses 317 pages et son style assez incisif, à l'économie de mots parfois, et parfois pas du tout, l'homme à l'envers se lit plaisamment et rapidement. Le style d'écriture est oral, il serait parfait, à la contée, au coin du feu, où on raconte des histoires effrayantes, le genre d'histoire dont on ne parle pas sans précaution. Comme celles des loups-garous, les hommes à l'envers...

L'homme à l'envers, Fred Vargas, 317p

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