dimanche 21 avril 2013

La jeune fille à la perle

La jeune fille à la perle de Vermeer est un tableau qui me fascine depuis longtemps, qui est-elle, que fait-elle, que faisait-elle avant cet instant où elle tourne la tête ? sont autant de questions que je me posais. J'ai évidemment eu envie de lire ce livre dès que j'ai appris son existence, et j'en avais étudié un extrait en cours d'anglais au lycée, qui m'a confortée dans cette envie. Je l'ai déniché à Oxfam, la bouquinerie, à Lille (un endroit magique).
Je l'ai commencé le soir, avec l'idée de lire 10 minutes, puis de dormir, puisque je manquais de sommeil. J'ai dû faire appel à toute ma volonté et ma raison pour m'arrêter après 2h30 de lecture... Moins de 24h plus tard, avec mes activités habituelles (boulot, dodo, et même visionnage de deux films...) et en me retenant le plus possible, je l'avais terminé. Et en même temps l'histoire est suffisamment riche pour que j'aie l'impression qu'elle m'ait prise plus de temps, je suis restée aux côtés de Griet plus longtemps que le temps qu'a duré ma lecture. On entre très vite dans l'histoire, et très simplement. Elle débute lors de la rencontre de la jeune fille, Griet qui est la narratrice, et le peintre...
J'ai apprécié le style d'écriture, approprié pour une telle histoire, reflétant la retenue de Griet qui a conscience de sa place et veut s'y tenir, mais tout en sous-entendant bien plus. Griet doit composer avec tous les membres de la maisonnée, qui sont nombreux. Le peintre Vermeer, bien sûr, mais il n'est pas très présent ; sa femme Catharina, maîtresse de maison officielle, toujours enceinte, peu expérimentée, maladroite, et très attachée aux apparences ; la mère de Catharina, Maria Thins, à qui la maison appartient, véritable maîtresse de maison, maîtresse-femme, qui aidera Griet parfois et se soucie du bien-être nécessaire à son gendre pour peindre ; Tanneke, la gouvernante, maladroite, parfois jalouse de Griet, obéissant aveuglément à Maria Thins ; et aussi Cornélia, l'une des filles Vermeer, portrait craché de sa mère et aussi insupportable, qui joue souvent de mauvais tours à Griet. Maertge aussi est l'aînée des enfants Vermeer, et la seule à apprécier Griet autrement que comme une servante et uniquement une servante ; et Van Ruijven, mécène de Vermeer, personnage assez odieux, réclamant la vertu de Griet comme un droit et une chance ou un devoir pour elle, et étant coutumier du fait avec ses servantes. En dehors de la maison, il y aura Pieter, le boucher qui lui fait la cour, et la famille de Griet : son père faïencier perd la vue et ne peut plus subvenir aux besoins de sa famille, sa mère qui l'envoie travailler comme servante, Frans le frère, apprenti faïencier, et Agnès la sœur  qui se sent abandonnée par sa sœur.
"La jeune et ravissante Griet est engagée comme servante dans la maison du peintre Vermeer. Nous sommes à Delft, au XVIIe siècle, l'âge d'or de la peinture hollandaise. Griet s'occupe du ménage et des enfants de Vermeer en s'efforçant d'amadouer l'épouse, la belle-mère et la gouvernante, chacune très jalouse de ses prérogatives.
Au fil du temps, la douceur, la sensibilité et la vivacité de la jeune fille émeuvent le maître qui l'introduit dans son univers. A mesure que s'affirme leur intimité, le scandale se propage dans la ville...
Un roman envoûtant sur la corruption de l'innocence, l'histoire d'un coeur simple sacrifié au bûcher du génie."

Il a été adapté en film, j'en parlerais sûrement plus tard :)

La jeune fille à la perle, Tracy Chevalier

dimanche 7 avril 2013

Rage

Stephen King, le Maître, pas moins. Je pense que je rate des choses quand je le lis, je ne serais jamais contre quelques commentaires pour en discuter ;-)
Pour commencer, je suis passée pour une psychopathe dans le métro en le lisant, car je n'ai pas pu me retenir de pouffer de rire, à plusieurs reprises. Les regards surpris des autres passagers qui voyaient le nom de King, en lettres rouges, et connaissant sa réputation, valaient leur pesant de noix de cajou ! Il y a dans Rage des passages pleins d'humour, des remarques en passant qui font rire. Je ne me souviens pas en avoir rencontré dans La petite fille qui aimait Tom Gordon (que je compte relire "bientôt") et Carrie (idem) du même auteur. Cela dit, j'étais peut-être trop jeune à l'époque pour en profiter/l'appréhender.
Rage est l'histoire d'une prise d'otage d'une classe par l'un de ses élèves. Celui-ci joue avec les esprits de ses camarades, s'amuse à prévoir les réactions, les force à révéler certains secrets (mais d'autres "jouent le jeu" de leur plein gré), les juge un peu, les malmène parfois, se pose en arbitre et fixe les règles d'un règlement de compte entre deux filles, mais il "joue" également le jeu lui même en révélant une partie de sa vie privée, de ses secrets, qui seraient en partie responsables de cette prise d'otages, ce huis-clos. Il s'amuse particulièrement avec l'homme chargé de communiquer avec lui et de faire le lien entre lui, preneur d'otages, et la police. Il le soumet à rude preuve, et pourtant, il s'agit du psy de l'école. Et nous, lecteurs voyeurs, assistons à tout cela, fascinés...
King a pour matière première l'esprit humain, et fascine les lecteurs ainsi.

"Neuf heures cinq. L'écureuil cavale sur la pelouse. Dans la salle 16, Mme Underwood donne son cours d'algèbre... "Si l'on augmente le nombre de variables, les axiomes eux-mêmes restent valides..."
L'interphone crache alors une giclée de mots-requins. Charles Decker est convoqué chez le directeur...
Neuf heures vingt. Après un entretien destroy, Charly met le feu aux vestiaires. Dans les marais puants de son subconscient, son dinosaure personnel patauge avec rage. Charly ouvre la porte de sa classe, tire sur son prof, qui s'effondre. Exit. Tuée sur le coup. Charly se sent merveilleusement bien. Il est allé jusqu'au bout...
Neuf heures cinquante. Océan de silence dans la classe prise en otage. Charly se prépare pour le sprint final. Psychodrame et lavage de cerveau. Tout le monde va passer à la moulinette..."
Rage, S.King, 250p